dimanche 1 avril 2007

Délinquance: Tolérance 0 sauf pour celle des amis princes.

Avant d’être un pays morcellé, la Yougoslavie était un royaume. Aujourd'hui, l'une des descendantes de cette gelée royale s'appelle Hélene, princesse de Yougoslavie. Elle est l'épouse de Thierry Gaubert qui, le mardi 3 avril 2007, était convoqué au tribunal de Nanterre.

Chargé de com à la mairie de Neuilly dont le maire etait déjà Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa, Thierry Gaubert, avait créé, dans les années 80, avec Philippe Smadja, une structure baptisée Habitation Française. Cette structure, qui chapeautait des sociétés civiles immobilières (SCI) et des sociétés d'économie mixte (SEM) nichées à Neuilly et à Levallois-Perret, était chargée de collecter auprès des entreprises le fameux 1 % que la loi oblige à consacrer à l’habitation de leurs employés.
Ces fonds, collectés sous les gouvernements Balladur et Juppé, auraient finalement «permis l'enrichissement de personnes privées".
Mais la justice s’intéresse surtout à une deuxième association liée à la précédente, créée par le prince de Yougoslavie, en 1994. Cette assos baptisée Habitation pour tous (HPT), est destinée à collecter des fonds pour dégoter des logements aux fonctionnaires. C'est précisemment ce que Thierry Gaubert fera, dès qu'il entrera dans le cabinet de Sarkozy de Nagy Bocsa.
HPT aurait obtenu 170 millions de francs des ministères de l’Intérieur et des Finances jusqu’en 1997. Or un rapport de l’IGF (Inspection générale des finances) écrit en 1998 que cette association « ne rentre pas dans les catégories d’organismes avec lesquels l’État est autorisé à signer des conventions de réservations de logements pour les fonctionnaires » et n’aurait donc pas dû recevoir des fonds de ces ministères. L’Inspection souligne encore que la structure est entachée de « graves irrégularités », avec notamment « l’enrichissement de personnes privées ».
Qui n'a pas tiré la chasse?

En 1999, sur la base de ce document et d’un autre rapport de l’Agence de contrôle du 1% logement (ANPECC, dépendant du Medef), Yves Bot, le proc de Nanterre, ouvre une information judiciaire notamment pour « abus de biens sociaux, abus de confiance, enrichissement de personnes privées, pratique active de distribution de cadeaux à des agents de ministères», délivrance de prêts immobiliers à des proches ou relations d'affaires (un avocat, un notaire, un commissaire aux comptes...), escroquerie au préjudice de l’État». Mais la justice traine des pieds pour mener une enquête considérée comme «trés sensible». Alors que, pendant près de huit ans, plusieurs juges d’instruction ont laissé de côté la patate chaude, le juge Pallain a donné ces derniers mois un méchant coup d'accélérateur. Le magistrat qui recherche les bénéficiaires des fonds présumés détournés s’intéresse notamment à divers « cadeaux » faits à des personnalités ainsi qu’à des « prêts » accordés dans une apparente illégalité.
Pour l'IGF, MM. Gaubert et Smadja menaient un «train de vie excessif, non dénué d'aspects somptuaires, sans rapport ni avec la taille ni avec la finalité non lucrative» d'Habitation pour tous.

Le mardi 3 avril 2007, le prince de Yougoslavie était entendu au tribunal de Nanterre, comme témoin assisté, un statut intermédiaire entre celui de témoin simple, sur qui ne pèse aucune charge, et celui de mis en examen, sur qui pèsent des indices graves et concordants. Mais que Gaubert se rassure, si comme Sarkozy de Nagy Bocsa l'a promis à Chirac (en échange de son soutien), il fera passer une loi annulant les litiges judiciaires datant de plus de dix ans pour, soi-disant, alléger le fardeau administratif, il devrait bien s'en tirer.