jeudi 31 mai 2007

Une carotte et au dodo!

A l'heure où le Sarkozy fan club ressuscitait, place de la Concorde, les plus grandes heures de "Midi Première", un comité singulier se réunissait au trés démocratique "Le Fouquet's" : le nouvel époux de 22 millions de sujets célèbrait ses noces avec le CAC 40. Pendant ce temps, les badauds pressés devant le Fouquet's devaient se contenter de rêver à cette orgie du capital où chahutaient les hommes les plus puissants de France et de Navarre. Imaginer, par exemple, leur nouveau monarque couronné d'un turlututu chapeau pointu, un sifflet dans la bouche, déroulant des serpentins sur ses protégés. Le Krug coulant à flot dans les flûtes en cristal déjà remplies à ras bord, Hachette-Lagardère faisant l'Airbus A380 entre les tables, pendant que Falcon-Dassaut jouait à le descendre avec un pistolet en soie... Sarkozy, portant un toast aux 8 milliards d'Euros d'évasion fiscale offerts par 22 millions de français, Direct8-Bolloré engagé dans une bourrée bretonne avec LVMH-Arnault, TF1-Bouygues traçant dans son aligot, les plans d'une prison...
Pour sûr, ces hommes savaient ce qu'ils fêtaient : la fin d'un régime, l'avènement d'un autre. C'était le 6 mai 2007, au 99 avenue des Champs Elysées, Le plus grand putsh de l'histoire de France venaient d'être commis, en toute légalité.
22 millions d'Emma Bovarys s'étaient déclarés pour les conflits d'intérêt en tout genre, remettant leurs destins entre les mains d'une "ploucocratie". C'est bien la France multinationalisée qu'on fêtait ce soir-là. Une fête à laquelle les français étaient conviés, du trottoir.