jeudi 1 mai 2008

"L'IGNORANCE, C'EST LA FORCE"

"LA PAIX, C'EST LA GUERRE", "LA LIBERTÉ, C'EST L'ESCLAVAGE", "L'IGNORANCE, C'EST LA FORCE". Telles sont les maximes-phares d'Océania, le super état totalitaire imaginé par George Orwell dans sa dystopie "1984". Dans ce modèle de dictature, les fonctionnaires du Minitrue (ministère de la vérité) travaillent à réformer la langue pour contrôler et manipuler leurs concitoyens. Ainsi, le mot unbon supplante le mot mauvais, l'expression "camp de joie" remplace "camp de travaux forcés etc...".

Par ses figures de "poiriers rhétoriques", la communication du gouvernement français semble s'inspirer des technocrates du Minitrue d'Océania.
Avant toute sortie publique, chaque nouvelle mesure doit passer par la case cosmétique où elle perdra son teint verdâtre... Si à la cour du roi Soleil, l'usage était de s'asperger d'eau de toilette pour couvrir son odeur nauséabonde, dans la France du 21ème siècle, ce sont les réformes puantes qu'on asperge de parfum.

Ainsi, concernant la réforme des hôpitaux, quand en newspeak, Sarkozy parle de «communautés hospitalières de territoires» qui vont se constituer par «incitation», il faut entendre : "réduction du nombre d'hôpitaux publics et "incitation à la création de centre de soins privés."
Ou quand à la veille de voter la loi sur la culture des OGMs, Borloo, l'homme-buvard lâche : "Le projet de loi est conforme au "Grenelle de l'environnement", ceux qui craignaient une dissémination ont eu gain de cause, ceux qui réclamaient des moyens pour la recherche ont aussi été entendu... (le Parisien, 11/05/08).
En réalité, ce projet de loi n'est rien de moins qu'un désaveu des conclusions de leur "Grenelle" (qui n'etait qu'une mascarade de consultation populaire) avec cette clause ubuesque : Si elle contient 0,9 % d'OGM, une culture n'est pas considérée comme contenant des OGMs...

La rhétorique du sablier est dans la place afin d'inhiber la charge socialement délétère de ces réformes qui n'aspirent qu'a une apothéose : vandaliser le système de solidarité sociale, diminuer le rôle de l'état dans les affaires du pays, ne conserver qu'un string de services publics et finalement, en newspeak, moderniser la société, c'est à dire favoriser la participation des acteurs privés qui ne s'adresseraient qu'à ceux qui (financièrement) le méritent.
"Ici, la Lanterne, les élites parlent aux élites..."

Face a ces exercices de bonneteau rhétorique, activistes et progressistes doivent redoubler de vigilance, traquer le putois derrière chaque nouvelle "réforme" et résister à cette "VIPsation" tout shuss poursuivie par un individu qui s'est juré de faire de ce pays son grand Neuilly ou sa petite Amérique.

vendredi 22 février 2008

LA 1ERE NUIT DES BROSSES D'OR DU JOURNALISME


Pendant que la 33 ème nuit des Césars avait lieu au théâtre du Chatelêt, la 1ère nuit des brosses d'or du journalisme se déroulait au théâtre Edouard VII. Voilà ce qu'on y entendait:

Commentateur A: Le président d'Europe 1, tout à son avantage dans son son tuxedo prune, va donc nous dévoiler le premier vainqueur de cette soirée, attention...
Jean-Pierre Elkabbach: Et la brosse d'or du magazine revient à... (grand moment de suspense au théâtre Edouard VII, le silence insoutenable est enfin rompu par le déchirement de l'enveloppe que tient le PDG d'Europe 1...)
Jean-Pierre Elkabbach:"Le Point"!
La rédactrice en chef du Point, Catherine Pégard explose de joie et se dirige vers la scène du théâtre.
Commentateur A : Catherine Pégard, drapée dans un somptueux ensemble Chanel bleu, s'avance vers Jean-Pierre Elkabbach...
Commentateur B: Effectivement, on se souvient de ce magnifique dossier du magazine à quelques jours du deuxième tour pointant du doigt la France des assistés. Un thème phare de la campagne du président.
Commentateur A : Jean-Pierre Elkabbach remet la brosse d'or à Catherine Pégard sous les applaudissements du public nombreux ce soir au théâtre Edouard VII. Elle va prendre la parole, écoutons-la:
Catherine Pégard:" je tiens à remercier toute la profession pour cet hommage. Mais j'aimerais rappeler que c'est vraiment le fruit du travail de toute une équipe qui depuis un an n'a cessé de défendre le bilan de Nicolas. Donc merci à tous et Vive le nouveau président!
Commentateur B: On gardera aussi en mémoire cette magnifique photo "noir et blanc" trés rétro qui a fait la couverture du Point au lendemain de son election.
Commentateur A: Oui, effectivement, une photo qui conférait une dimension historique au nouveau président.

Ravie, Catherine Pégard quitte la scène avec sa brosse d'or.

Commentateur A: Béatrice Schönberg et son ministre de mari, Jean-Louis Borloo montent sur scène pour annoncer le lauréat de la brosse d'or de la meilleure chaîne de télévision.
Commentateur B: Mr le ministre remet l'enveloppe à la présentatrice du 20 heures sur France 2. Il ne devrait pas y avoir de surprise, je pense...
Béatrice Schoenberg: Et le vainqueur de la brosse d'or de la chaîne de télévision est... France 2 !
Gros plan sur le visage ravi de Patrick de Carolis qui se lève de son fauteuil pour rejoindre la paire politico-médiatique sur la scène du théatre Edouard VII.

Commentateur A: Quelle surprise!
Commentateur B: On s'attendait, en effet, à ce que TF1 rafle la mise mais souvenons-nous du reportage de France 2 à trois jours des élections sur les banlieues; La chaîne avait consacré une heure sur les racailles de cité qui s'enrichissent en dealant.
Commentateur A: Oui tout a fait, Thierry, ce reportage a définitivement convaincu les électeurs d'extrême droite de se rendre aux urnes au second tour.
Commentateur B: J'aurais pensé qu'il y aurait eu une mention spéciale pour Canal dont le président Dominique Farrugia est un fan de Nicolas Sarkozy et qui a refusé d'accueillir le débat Bayrou-Royal. Mais non, rien.
Commentateur A: Ecoutons Patrick De Carolis.
De Carolis:" Eh bien, merci à toute la profession pour cette récompense. Etant donné notre statut de chaîne "public", nous nous devions de rester discret et de ne pas manifester notre adhésion a Nicolas mais sur la fin de la campagne, il était "critical" comme disent les américains, qu'il fasse la différence et c'est pourquoi nous avons décidé de diffuser ce reportage. (Applaudissements) Merci.
Commentaires A: Patrick de Carolis quitte la scène sous les applaudissements pendant que le tandem redoutable D'Arvor-Chabaud entre en piste...

mercredi 24 octobre 2007

Les juifs nouveaux sont arrivés!

Dans un caprice de dirigeant qui serait moins surprenant dans un régime totalitaire, Sarkozy a ordonné la lecture de la lettre de Guy Moquet à tous les lycéens. Que tout le monde en prenne acte, cette lettre émeut l'Homme! Et donc il faut que les lycéens l'entendent! Le lundi 22 octobre, dans tous les lycées de France et de Navarre, au son du clocher, les dégueulés d'classe ont dû lire à leurs "compagnons" cette lettre qui émeut tant le président Soleil.
Mais ce qui est particulièrement obscène dans cette directive, c'est l'agitation d'une émotion qui devrait rester personnelle, comme si cette affectation ne pouvait être validée que par son rendu public...

Contrôle d’identité au faciès, rafles, expulsions d’étrangers, interdiction de les héberger sous peine d’emprisonnement, incitation à la dellation faite aux écoles et maintenant aux ANPE: Avec un cursus pareil, il peut promener partout sa lettre de Guy Moquet, du bois de boulogne aux lycées en passant par les vestiaires du XV de France, cela ne rend pas moins xénophobe ce contrepéteur dont les méthodes de persécution des étrangers rappellent celles des juifs par les policiers français à la botte de la Gestapo.
Ce "Fonzie" de l’Elysée est en train de ressusciter les “jours heureux” de la collaboration. Grâce à lui, les français pourront purger leurs frustrations, vidanger leur haine en dénonçant ceux qui ont eu cette impardonnable faute de goût d’être nés différents. Mais ils pourront aussi consentir en se taisant.
Via sa marionnette Mortefeux, ce ppppppprésident, plébiscité par 22 millions d’amis de la xénophobie, fait des étrangers -vivants dans la peur d’être arrêtés-, les nouveaux juifs!
N’a-t-il pas clamé haut et fort que la France n’avait pas à avoir honte de son passé?

Mais c’est aussi précisemment pour se dégager du label de facho qui lui colle aux talonnettes qu’il tente de s’approprier Guy Moquet.
Guy Moquet qui rêvait de mettre les biens en commun alors que Sarkozy ne cherche qu’à les privatiser davantage.
Guy Moquet qui se battait pour supprimer les inégalités entre riches et pauvres alors que Sarkozy ne travaille qu’à les accroître!

En fait, la résistance qu'honore Sarkozy est celle qu’il offre à l’immigration dont il est issu, à nos libertés dont il a fait une peau de chagrin dans laquelle il se mouche, à la démocratie qu’il accidente chaque jour davantage avec le consentement d’une population médusée par les facéties rhétoriques de ce cabotin de chaîne privée.
En s’appropriant la lettre de Guy Moquet, c’est sa mémoire qu’il pervertit et je ne comprends pas pourquoi la famille du jeune résistant consent à ce genre de manip’…

Mais il y a aussi le projet de faire de la résistance et du catholicisme un creuset dans lequel la jeunesse francaise viendrait se forger une identité nationale. D’où cette notion de sacrifice pour la patrie, tout à fait inquiétante compte tenu de ses inflexions atlantistes et de ses "frères" armateurs Lagardère et Dassaut. Cette notion de sacrifice parle aussi d’un nouveau concept, celui d’une vie consacrée à la productivité nationale plutôt qu’au développement personnel. Travailler plus pour gagner plus”: faire un pays de suivants désertés par tout esprit critique et progressiste avec la complicité des médias.


“VOUS QUI RESTEZ, SOYEZ DIGNES DE NOUS", telle fut la dernière phrase que Guy Moquet écrivit sur un mur de baraque, avant d'être fusillé un aprés-midi d'automne. Aujourd’hui, ces français-là sont loins de l’être.

dimanche 23 septembre 2007

Kouchner, ami de la démocratie irakienne.



19 Août 2007: Le président de l'Irak occupé, Nouri-Al-Maliki accueille le French Doctor et pousse même l'hospitalité jusqu'à faire assurer sa sécurité par un service d'ordre irakien. A Bagdhad, Kouchner, accompagné du ministre irakien des affaires étrangères, ira se recueillir sur une stèle élevée en l'honneur de ses amis de la Mission des Nations Unies, morts dans un attentat le 19 Août 2003. Tous deux déposeront une gerbe sur le monument.
Une semaine plus tard, Al-Maliki reproche ouvertement à Kouchner, rentré à la base, des propos inconsidérés et demande des excuses. En effet, quelques jours plus tôt, la presse avait rapporté que le trés spontané ministre avait dit qu'il fallait virer Al Maliki.
A la barre du Grand Jury RTL, l'accusé se défend d'avoir lancé de telles invectives mais se rappelle avoir confié qu'il avait entendu un irakien lui dire qu'un irakien lui avait dit qu'il serait éventuellement souhaitable qu'Al Maliki se retire... "C'est dans l'impeccable article de Christopher Dickey de Newsweek, vous l'avez lu?" demande-t-il aux jurés, avant de concéder que, lors d'un flick réalisé par le même Christopher Dickey à la sortie de son interview pour cet article, il a effectivement critiqué le gouvernement irakien, incapable d'unifier sa nation. L'imputant à la fatigue, le ministre reconnait avoir laissé tomber la boulette.
Aïe, aïe, aïe!
Or, dans ce clip de 3'29, on le voit, face-caméra, se frottant le nez six fois (sans doute, incommodé par le pollen des jardins de l'Elysée) et dévoiler sa recette pour l'Irak qui tiendrait du trawache, euh... du triangle: Au sommet, l'armée américaine, en bas à gauche, un bon gouvernement, if possible, et en bas à droite, les forces de l'ONU. Mais rien sur le souhait d'écarter le président irakien... Où donc se trouve la bourde qui lui a valu tant de rappels dans le monde entier?
Précisemment dans l'interview précédant le clip où il explique qu'il vient d'avoir Candy Rice au téléphone et qu'il lui a dit: "Ecoute, Al Maliki doit être remplacé. Il y a beaucoup de soutien pour Adel Abdul Mahdi, un des vice-présidents. C'est un homme impressionnant, pas seulement parce qu'il a fait ses études en France... il est solide. Parmi ceux disponibles, il est considéré par beaucoup comme celui qui devrait reprendre le job."...

(Liane pour le clip et l'article de Newsweek en cliquant sur le titre)

mercredi 13 juin 2007

vendredi 1 juin 2007

After hours au Fouquet's


"Merci beaucoup mais c'est pas tout, j'ai un jet a prendre, Moi, pour me rendre sur le yacht d'Havas-Bolloré!"